In the subway you shall read a book
Dans le métro, un livre tu liras...
" Métro parisien, petits plaisirs du soir et du matin."
Nouveau projet de Julien Lootens 2014
Le métro personnifié s'arrête sur les rails en y bloquant ses mâchoires : sur un pas de danse mille fois réglée, les passagers s'avancent en rang serré. On croise partout l'ambiguïté dans les transports en commun, au dehors, les rails s'étalent sans fin, alors que le ronronnement du train berce ces errements... La fermeture des portes automatiques résonne.
Voyageurs, lecteurs, attention à la fermeture des portes !"
Dès l'introduction du livre, l'auteur nous embarque illico presto dans un wagon de métro, un pastiche impressionniste de la vie souterraine des rames, un chassé-croisé/chorégraphie improvisée, vous devenez inconsciemment son ombre, décalée de quelques centimètres,collé malgré vous à lui, dans un rythme fixé par la respiration de ses pas.
Surtout ne pas descendre en marche ! Juste vous tenir là derrière lui, et lire au-dessus de son épaule à travers ses yeux.
Est-ce si difficile de se déplacer vivant, alors que le réseau du métro représente justement le maillage de nos lignes de vie?
Tous les matins, julien se compose un plateau repas matinal de trois éléments et vous n'y échapperez pas...un circuit en bus, un parcours en métro, une balade à pied vers la faculté universitaire...Un bol alimentaire poétique dont le contenu est aussi varié qu'imprévisible, ce qui fait tout le charme de ce livre.
Anthropologue humaniste, Julien pudique, regarde les voyageurs avec le meilleur de lui-même. L'observation est sa passion; du grand angle à l'effet loupe, fraîcheur et gravité, avec lui tous vos sens seront ravivés. Julien n'a pas son pareil pour croquer le voyageur...
Dans l'affluence il accorde mille fois sa progression sur la partition générale de la salle, pas de deux sur la gauche, entrechat à droite, il s'amuse de cette improvisation quotidienne qu’exige la rigueur de l’écriture.
Julien l'hyper-scrutateur patient/pacifique dévisage :
"L'homme d'affaire pressé, le travail en partenariat c'est son dada et il n'aime que ça : personne mieux que lui ne sait tirer profit des synergies, alors c'est sûr le matin, loin de ses adjoints dans un métro parisien, il s'ennuie pour un rien."
"L'homme désespéré, s'assied seul en face de la banquette, il traîne un lourd bagage de mélancolie et sur son visage un masque de désenchantement qui force ses traits et les alourdit ,son regard est mort, ses yeux inexpressifs, ses cornées deux miroir de glace. " La vue constituant le premier outil de lecture de l'intelligence du cœur.
"La jeune femme, a sorti les mains de son sac, et posé dans sa paume une noisette de crème hydratante odorante, une partie de mon enfance a surgi d'un tiroir, pot de crème Nivea." L'odorat constituant une grille de lecture supplémentaire pour qui sait sentir...
"L'étudiant vide existentiel, sans bouquin ni lecteur mp3, il traîne sa vie intérieure pour seule compagnie." L'ouïe, le sens de l'écoute, où le lecteur aussi à la sensation d'être entendu.
"Les bébés, ils sont beaux ces petits bouts égarés sur nos lignes dans les bras d'une poussette ou d'un parent. ces petits bouts curieux tout autour, sont-ils des signaux d'alerte dispersée, nés pour faire se rappeler à nous la beauté de nos banalités?" le toucher, une trace inconsciente de nos rêves d’adulescent, transgressant la bienséance pour créer la rencontre...
Et julien invente une nouvelle identité « les franci-liens », ces voyageurs de toutes origines qui laissent une part d'eux-mêmes dans le métro parisien et s’attachent à la France pour quelques minutes de plus, de jours en jours.
« Metro Parisien est une page de e-style littéraire, Julien n'hésite pas à utiliser son pavé numérique, sa barre d'outils de traitement de texte, pour remplacer les virgules du passé par des slachs (/), créant ainsi, un rythme et une cadence tout en élargissant le sens des mots par des synonymes qualifiants intensifiés. lisez plutôt :
*intéressant/captivant/palpitant***aigris/hagards***masse les phalanges/phalangines/phalangette de son majeur...
Il intègre aussi les ‘smiles’, pour vous laisser percevoir ses sentiments intérieurs sachant que le lecteur ici est son miroir.
"L'homme et la femme assis, s'entraînent aux claquettes sur le linoléum gris "
Le livre de Julien Lootens transpire le post-impressionniste Paul Gauguin, lecture de droite à gauche jusqu’au surréalisme belge de Paul Delvaux, peintre des gares, mélangé à une part de modernité plurielle insaisissable.
D'où viens-tu ? Julien .
Julien est né en 1982 à Nantes, une ville qui mène à l' Océan Atlantique et prédestine l'auteur aux grands voyages.
A force de coller à égale distance de l'auteur, vous ne pouvez pas vous empêcher de percevoir son questionnement intérieur.
Qui es-tu ? Julien.
"De quelles ambiguïtés suis-je le coursier inopportun quand je juge et observe mes contemporains ? "
Quand les portes se sont rouvertes en station, haut-parleurs décrétant le terminus, je suis resté immobile, prisonnier de mes réflexions. Me vois-tu encore parmi la foule, englouti dans la rame par le mouvement des gens qui poussent ? J'espionne ici pour écrire mes récits la nuit, ceux-là mêmes que tu lis. Ne vois-tu pas là une parade pour tromper mon propre ennui ? "Maudites apparences, pourquoi nous faire passer à côté de nous-mêmes et de ceux à qui nous pourrions dire un jour "je t'aime" ? Finalement se peut-il, au fil du temps, que le voyageur et l'attente forment un couple d'antan où la passion se serait extraite doucement ?"
Où vas-tu ? Julien
Julien, soixante treize pas en ligne droite jusqu'à l'escalator du futur, ton Histoire de tempo, de cadence palpitante, Madison virtuose au milieu d'autres trajectoires invisibles, l'ombre décalée du lecteur a frôlé deux doigts à distance sur toi, elle te souffle: " Merci d’être vivant ".
Marie-Christine Dehove - © frenchwritersworldwide.com
Livre sélectionné pour le livre du mois de mars 2011.
Découvrir l'auteur read more
Bonjour,
l'écriture d'un livre prend du temps, c'est un travail de chaque jour et une détermination qu'il faut entretenir jusqu'à l'apposition du mot fin. L'auto-édition est un autre challenge, tentative laborieuse pour attirer votre attention sur mon travail, et vous donner -peut-être- l'envie d'acquérir un exemplaire de mon premier livre...
Julien Lootens